« Nous n’acceptons plus de travailler
dans ces conditions aussi déplorables. »
Le décret du 24 janvier sur les rythmes scolaires doit être suspendu
Dans toutes les écoles dont les communes ont mis en œuvre le décret du 24 janvier du ministre Peillon, les enseignants rejoints par les agents territoriaux et les parents font le même constat : « L’an dernier, nous avons soulevé tous les problèmes. Nous n’avons pas
été écoutés. La mairie en porte donc l’entière responsabilité, le ministre est responsable. »
Enseignants, parents, personnels communaux, dans notre département comme dans les autres, dénoncent massivement les conditions de travail et de sécurité imposées aux enfants, aux élèves :
« récrés » d’une heure, une heure 30 et plus,
abandon des enfants à eux-mêmes, surveillance déficiente (par exemple 3 surveillants pour 180 enfants)
passage du temps scolaire aux “activités” périscolaires chaotique, laissant les élèves « en parking »
« activités » inappropriées et sans aucun intérêt, voire dangereuses (par exemple séance de foot d’1h30 avec les élèves du CP au CM2 confondus)
journées à rallonge, élèves épuisés et désorientés (certains apprentissages rendus impossibles le vendredi par l’état de fatigue des élèves)
élèves de maternelle maltraités (siestes interrompues, horaires rallongés) par les exigences de mise en place des TAP,
salles de classe perturbées par leur utilisation pour le périscolaire entraînant confusion et perte de repères chez les élèves […]
Dans de très nombreuses communes, dans de nombreux départements,
la résistance s’organise
• Paris : « l’application du décret doit être suspendue, le décret abrogé »
A Paris, en réponse à l’appel intersyndical SNUDI-FO, SNUipp-FSU, CGT, SUD, les premières AG se tiennent. Les 45 enseignants de l’AG du 13ème appellent les écoles à prendre position pour la suspension du décret et préparent une délégation à la mairie avec les syndicats. Déjà plusieurs AG d’arrondissement reprennent cette initiative. Les directeurs du 6ème arrondissement écrivent au maire pour que ça cesse. (lire sur le site du SNUDI-FO 22 les témoignages de nos collègues parisiens : http://22.fo-snudi.fr/)
• Quimper, grève massive des personnels communaux
A Quimper, l’intersyndicale des personnels communaux de la ville (CFDT, Unsa, FO, CFTC, CGT), dénonce le désordre complet, les problèmes de sécurité qui en découlent créés par la mise en place de la semaine de 4,5 jours et appelle les 39 écoles publiques de la commune à la grève le mardi 1er octobre Un rassemblement est prévu devant la mairie, de 15 h 30 à 17 h 30.
A Paris comme à Quimper, le désordre est total, ce que résument deux quotidiens en titrant de la même manière leurs articles sur la mise en place du décret Peillon : « Le Grand bazar ! »
• Aubervilliers (Seine-St-Denis) : grève le 3 octobre et rassemblement à la mairie
A Aubervilliers, les enseignants représentant 14 écoles de la ville se sont réunis avec le SNUDI-FO le 25 septembre, jour de la grève des animateurs. Ils constatent que « les enseignants, sont au bord de la rupture. Nous ne tiendrons pas l’année. Nous ne tiendrons peut-être même pas jusqu’aux prochaines vacances. Les enfants sont en danger. »
Ils ont décidé d’organiser un rassemblement devant la mairie le jeudi 3 octobre à midi pour dire : « suspension immédiate de l’application de la réforme. ». Ils appellent tous les syndicats de la ville à s’associer à cette initiative et à convoquer immédiatement une AG pour envisager la suite du mouvement, et se prononcent pour la grève unitaire de l’ensemble des écoles d’Aubervilliers le jour du rassemblement, jeudi 3 octobre. Dès le 26 septembre, 14 écoles annoncent qu’elles seront fermées le 3 octobre.
• Ile de La Réunion : SNUDI-FO, SNUipp, CFTC, CGTR, SAIPER, SNE, SUD
demandent que la mise en œuvre soit suspendue
A La Réunion, les syndicats SNUDI-FO avec CFTC Education, CGTR Educ’action, SAIPER PAS, SNE-FGAF, SNUIPPFSU, SUD invitent les collègues des communes concernées à participer massivement aux Assemblées Générales dans les communes de St Joseph, La Possession, St Benoît. Ils demandent audience au recteur afin de l’alerter de la gravité de la situation et lui demander que la mise en œuvre soit suspendue.
• Villejuif (Val-de-Marne) : 150 enseignants devant la mairie
avec le SNUDI-FO et le SNUipp-FSU
Le 21 septembre à Villejuif, les 98 enseignants réunis à l’initiative du SNUDI FO décident d’appeler à un rassemblement à la mairie le 25 septembre pour exiger « Les rythmes scolaires pas plus en 2014 qu’en 2013. Suspension immédiate de la mise en œuvre des rythmes ! Abrogation du décret du 24 janvier 2013 ! »
Le 26 septembre, plus de 150 enseignants étaient rassemblés devant la mairie avec leurs syndicats SNUDI-FO, SNUipp, SUD, soit plus d’un enseignant sur 2 des écoles de Villejuif. Ils ont lancé ce jeudi 26 septembre un premier avertissement clair et déterminé que tout le monde devra entendre.
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Aux Mureaux (Yvelines), les 20 directeurs d’écoles des Mureaux réunis le 16/09/13 avec le SNUDI-FO et le SNUIPP s’adressent aux « autorités académiques » pour demander « la suspension de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires et son abrogation ! ». Dans le même temps, à Ris-Orangis (Essonne), les parents de l’école Ordener s’adressent au maire pour demander « la cessation de la mise en place » du décret. La commune d’Aizenay (Vendée) refuse de s’engager dès maintenant dans la mise en place du décret pour 2014. A Olonne (Vendée), les enseignants réunis le mercredi 18 septembre à l’initiative du SNUDI-FO alertent parents, enseignants et élus : « Il est encore temps : Retrait du décret sur les rythmes scolaires ». A Laval (Mayenne), une soixantaine d’agents communaux chargés d’encadrer les enfants pendant leur temps d’activités périscolaires étaient en grève ce jeudi 26 après-midi, à l’appel des syndicats CGT et FO.
Préserver notre statut de fonctionnaires d’Etat,
sauvegarder l’Ecole républicaine
Tous les dispositifs en place ou en projet pour 2014 placent l’école et les personnels de l’Education nationale, en premier lieu les fonctionnaires d’Etat que nous sommes, sous l’autorité directe des élus locaux, menaçant l’Education nationale d’éclatement en une multitude de services éducatifs locaux concurrents.
Plusieurs des quelques maires qui, pour des motivations politiques, ont décidé d’imposer les 4,5 jours aux enfants et aux personnels dès cette rentrée, n’hésitent pas, à la moindre contrariété à faire convoquer les enseignants chez l’IEN ou le DASEN. Un d’eux est venu informer les enseignants d’une nouvelle modification de leurs horaires de classe, discutée et arrêtée entre lui et l’IEN, sans que cette dernière ait seulement évoqué cela avec les collègues… Une directrice de Rennes, ville passée sous la férule des 4,5 jours, résumait la situation en déclarant « En tout cas ce que nous avons compris c’est que nous avons changé de patron ».
Mais, rappelons-le, l’immense majorité des élus refuse cette réforme néfaste pour l’école et les élèves et les personnels, dangereuse pour l’unité de l’école de la République. L’immense majorité des élus refuse la réforme Peillon et son décret sur les rythmes scolaires qui feraient peser sur les communes et donc sur tous les citoyens des charges considérables.
Ni 2013, ni 2014, le décret Peillon doit être immédiatement abrogé !
Partout, réunissons-nous adoptons des prises de position exigeant le retrait de ce décret.